Je n’arrive pas à faire mon deuil, comment m’y prendre ?
Quel que soit son âge, la perte d’un parent, d’un grand-parent ou d’un proche est une épreuve dramatique. Il faut pourtant arriver à faire son deuil.
Même si chacun le vit à sa propre manière, avec ses propres moyens émotionnels, il y a des étapes à respecter et durant ces étapes différentes actions à réaliser pour atténuer la souffrance et continuer à avancer malgré le deuil.
Assister aux funérailles de la personne disparue
L’importance des obsèques a été prouvée par de nombreux spécialistes du deuil, exprimant que la mort est un phénomène irréversible et qu’au début du deuil, l’incompréhension de la disparition pour les proches du défunt avait besoin d’être contrebalancée par la réalité des funérailles.
Les obsèques mettent l’entourage du défunt face à la vérité. Le fait de voir le cercueil en sachant que le corps du défunt est à l’intérieur donne l’occasion de dire au-revoir à la personne aimée. Il en est de même pour les adolescents et les jeunes enfants qui ont besoin de faire leurs adieux à la personne disparue, encore plus s’il s’agit d’un parent ou grand-parent.
Les jeunes enfants ne sont pas, bien entendu, dans l’obligation d’aller au cimetière ou d’assister à une cérémonie de pré-crémation car ce sont dans les deux cas, des paroles et des images qui pourraient être plus choquantes que réconfortantes.
Les spécialistes affirment également que le bénéfice est accru si l’endeuillé participe activement à l’organisation des obsèques. Soit en lisant le texte qu’il a spécialement rédigé pour la cérémonie religieuse, soit en préparant des gâteaux pour la réception après les obsèques, soit en choisissant la musique à l’église, les gerbes mortuaires, etc. Il a ainsi l’impression d’avoir fait un dernier geste pour le défunt.
Accepter ses émotions et, éventuellement, s’en servir pour les autres
Le deuil est une période surchargée en émotions de toutes sortes : tristesse, culpabilité, peur, rejet, colère, regrets, etc. Ces émotions sont essentielles, elles expriment l’attachement, l’amitié ou l’amour envers la personne disparue. Alors pourquoi chercher à les refouler ? Il vaut mieux tenter de les accepter et de les comprendre.
Accepter son deuil, c’est se donner l’opportunité de retrouver les ressources nécessaires pour avancer et apprendre à vivre sans la personne disparue. Pour cela, il faut exprimer ce que l’on ressent à son entourage en se persuadant que ce n’est pas de la faiblesse.
Il est également possible d’interroger ceux qui semblent envahis par une tristesse si intense qu’ils ont tendance à se refermer sur eux-mêmes. Le fait de se tourner vers les autres est une excellente « thérapie » qui passe par l’acceptation de ses propres sentiments avant de tenter de comprendre ceux des autres. Il ne s’agit non plus de croire que les émotions des autres sont plus importantes que les siennes mais de penser que le défunt aurait aimé cette attitude, comme un hommage supplémentaire à lui rendre.
Prendre le temps de vivre son deuil
Il arrive fréquemment qu’une personne endeuillée soit « en décalage » par rapport à son entourage, allant jusqu’à changer ses ordres de priorité et sa façon d’appréhender le quotidien. La ponctualité, l’attention au travail, l’exactitude et la justesse des propos, etc. s’atténuent et perdent de leur importance. La pensée que « s’ils ne sont pas contents, tant pis pour eux », revient fréquemment et montre essentiellement qu’il faut encore du temps avant d’être prêt à affronter de nouveau la réalité.
D’où le délai nécessaire pour prendre du temps pour soi, pour souffler et continuer l’acceptation de ses émotions, sa tristesse, son manque et sa frustration. Ecrire est un exercice très prometteur dans ces conditions, « écrire…. c’est faire l’apprentissage d’une émotion intime qui n’appartient qu’à soi ». Et pourquoi ne pas écrire en s’adressant au disparu ?
Ne pas culpabiliser
Beaucoup des émotions ressenties durant une période de deuil sont amplifiées par un sentiment de culpabilité : j’aurais dû l’appeler, je devais aller lui rendre visite, nous devions nous voir, je lui avais dit que je passerai, etc.
Ce sentiment est plus présent et plus fort au moment de l’adolescence, et plus encore si l’adolescent, comme c’est fréquent, vivait une période d’incompréhension avec l’adulte décédé.
La culpabilité augmente devant la cause du décès, une des façons de mourir la plus délicate à gérer étant dans ce cas, le suicide.
Apprendre à vivre sans la personne disparue
La mort fait disparaître à jamais tout contact physique avec le défunt mais elle détruit également toutes les opportunités de projet. Pourtant, il existe des moyens de prolonger le lien qui nous unit au défunt.
Ainsi, que ce soit en conservant certains objets, souvenirs de moments heureux passés avec le défunt, en lui consacrant une journée par an, en marchant sur les mêmes chemins de randonnée que lui, ou encore en dînant dans son restaurant favori, on apprend à vivre sans le défunt. On se montre capable de refaire les mêmes gestes, de vivre les mêmes moments que lorsqu’il était présent sans se laisser emporter par la souffrance de sa disparition ; on apprend alors à accepter que la mort fait partie de la vie.
Si le temps du deuil est une période que vous avez du mal à affronter seul et que vous restez fermés à votre entourage, faites-vous aider par des professionnels. Il semble en effet que le décès d’un enfant soit une réalité trop compliquée à affronter sans une aide extérieure. Dans ce cas, Il existe des associations et des groupes de paroles dans lesquels l’endeuillé côtoient des personnes vivant la même situation mais aussi et pourquoi pas un psychologue ou un psychiatre ?